Les accidents médicaux peuvent prendre différentes formes et avoir des conséquences plus ou moins graves pour le patient.
Voici quelques exemples :
Il s'agit d'une erreur commise par le médecin ou le personnel soignant lorsqu'il pose le diagnostic d'une maladie. Cela peut conduire à un traitement inapproprié ou retarder la prise en charge de la maladie réelle.
Pour exemple en 2018, Naomi Musenga, une jeune femme de 22 ans, est décédée après avoir appelé le SAMU du fait de fortes douleurs abdominales. L'opératrice qui a répondu à son appel a minimisé son malaise en lui conseillant de prendre un antidouleur. Il a ensuite été révélé que Naomi souffrait d'une septicémie et que son décès aurait pu être évité si sa pathologie avait été correctement diagnostiquée. Il est reproché au SAMU d’avoir commis une erreur de diagnostic en ne faisant pas intervenir les secours à son domicile malgré la gravité de son état de son état de santé.
Cela se produit lorsqu'un patient reçoit le mauvais médicament, la mauvaise dose ou la mauvaise voie d'administration. Cela peut entraîner des effets secondaires indésirables ou une aggravation de l'état de santé du patient.
Un exemple médiatique récent d'erreur médicamenteuse en France est l'affaire du LEVOTHYROX. En 2017, les autorités sanitaires françaises ont décidé de changer la formule du médicament LEVOTHYROX, utilisé pour traiter les problèmes de thyroïde, en remplaçant l'ingrédient actif par une nouvelle substance. Cependant, de nombreux patients ont signalé des effets secondaires graves après avoir commencé à prendre la nouvelle formule, tels que des douleurs musculaires, des maux de tête et de la fatigue.
Le problème a été attribué à une différence de dosage entre la nouvelle formule et l'ancienne, ce qui a entraîné des niveaux inappropriés d'hormones thyroïdiennes dans le sang des patients. Des milliers de plaintes ont été déposées et des actions en justice ont été engagées contre le fabricant, MERCK.
Cette affaire médiatique a mis en lumière les risques d'erreur médicamenteuse lors de changements de formule ou de dosage de médicaments. Les autorités sanitaires ont depuis mis en place de nouvelles mesures pour améliorer la sécurité des patients et éviter de telles erreurs à l'avenir.
Cela se produit lorsqu'un patient subit des complications per opératoire (pendant l’intervention) ou post opératoire (après l’intervention chirurgicale). Cela peut se traduire par des lésions traumatiques, des lésions nerveuses ou des dommages aux organes. Un exemple de complication chirurgicale récent dont a eu à connaître le cabinet CARRE-PAUPART, avocat intervenant pour les victimes de dommage corporel, concerne la survenue d’un syndrome de la queue de cheval pour un patient à la suite d’une intervention chirurgicale consistant en une laminectomie L4-L5 avec une ablation d’une hernie discale.
La victime s’est réveillée de l’intervention avec des troubles sensitivo moteurs à l’origine de troubles de la marche, de troubles urinaires et d’une incontinence anale.
Les examens médicaux réalisés ont mis en évidence la survenue d’un hématome compressif nécessitant une reprise chirurgicale urgente.
En effet, il ressort de la littérature médicale que : « le syndrome de la queue de cheval est une urgence thérapeutique : les résultats fonctionnels sont meilleurs chez les patients ayant été pris en charge dans les premières 24 heures (…). Urgence diagnostique et thérapeutique : tout retard de prise en charge compromet le diagnostic fonctionnel ».
Si la survenue d’une telle complication s’analyse le plus souvent comme étant un aléa thérapeutique pouvant être indemnisé par l’ONIAM si le patient conserve de graves séquelles, il n’en demeure pas moins que le chirurgien qui ne réopère pas son patient dans les 24 heures commet une erreur engageant sa responsabilité.
Ce sont des infections contractées par des patients pendant leur séjour à l'hôpital ou dans une autre structure de soins de santé, telles que les centres de réadaptation ou les maisons de repos. Ces infections peuvent être causées par des bactéries, des virus, des champignons ou d'autres agents pathogènes et peuvent être acquises lors du geste chirurgical ou à travers d’une variété de voies, telles que les cathéters, les ventilateurs, les surfaces contaminées ou les mains des professionnels de santé.
Les infections nosocomiales sont un problème grave de santé publique, car elles peuvent prolonger la durée du séjour à l'hôpital, augmenter les coûts des soins de santé et même entraîner des décès. Les patients les plus vulnérables aux infections nosocomiales sont ceux dont le système immunitaire est affaibli, tels que les patients atteints de cancer, les personnes âgées et les nouveaux-nés prématurés.
Pour prévenir les infections nosocomiales, les établissements de santé doivent mettre en place des mesures de prévention, telles que le lavage des mains fréquent, l'utilisation de matériel médical stérile, la surveillance de la qualité de l'air et de l'eau et la mise en place de protocoles de nettoyage et de prescriptions rigoureuses.
Un exemple d’infection nosocomiale dont a eu à traiter le cabinet CARRE-PAUPART, avocat intervenant pour les victimes de complications médicales, concerne un patient qui a été opéré d’un traitement chirurgical du canal carpien.
Dans les jours qui ont suivi cette intervention, la victime a commencé à ressentir de vives douleurs au niveau de son poignet droit nécessitant la réalisation d’une synovectomie au niveau du poignet ainsi qu’un lavage de la gaine des fléchisseurs des cinq doigts.
Un prélèvement bactériologique a été réalisé à l’occasion de cette intervention chirurgicale mettant en évidence une infection staphylococcus epidermidis.
Le Staphylococcus epidermidis est une bactérie qui colonise normalement la peau humaine et peut parfois provoquer des infections mineures, telles que des infections de la peau et des plaies. Cependant, il peut également causer des infections plus graves, notamment des infections nosocomiales comme cela a été le cas pour ce patient.
Au-delà de la nécessité d’une nouvelle intervention consistant en un lavage, une antibiothérapie et des séances de rééducation ont été nécessaires pour permettre à la victime de récupérer une certaine mobilité au niveau de sa main.
Malheureusement, cette infection a entraîné des séquelles pour cette victime qui conserve des limitations fonctionnelles de sa main droite.
En matière d’infection nosocomiale, la responsabilité de l’Etablissement de santé est engagée de plein droit sans qu’il soit nécessaire de prouver une faute de sa part.
Dans le cas précis de cette victime qui a conservé un Déficit Fonctionnel Permanent évalué à 8%, ce dernier a pu prétendre à une indemnisation au titre de ses préjudices patrimoniaux et extra-patrimoniaux à hauteur de plus de 80.000 euros.
Il s’agit d’une préoccupation majeure pour les professionnels de la santé et les patients. Une défaillance d’un matériel médical peut entraîner des conséquences graves, notamment des blessures ou même la mort. Les causes de la défaillance des équipements médicaux peuvent être variées, telles que des erreurs de conception, des défauts de fabrication, une utilisation inappropriée, des dommages physiques ou une mauvaise maintenance. En 2010, il a été révélé que l'entreprise PIP utilisait des matériaux non conformes pour la fabrication de ses implants mammaires, qui ont été implantés chez des milliers de femmes en France et dans le monde entier. Ces implants ont été associés à des risques de rupture, d'inflammation et d'infection, ainsi qu'à un risque accru de cancer du sein.
L'affaire a suscité un scandale en France et a conduit à la fermeture de l'entreprise PIP. Les autorités françaises ont également recommandé le retrait des implants mammaires PIP pour toutes les femmes concernées. Les victimes ont également porté plainte contre l'entreprise et ont reçu des indemnisations.
L'affaire PIP a mis en évidence les risques potentiels associés à l'utilisation de prothèses défectueuses, ainsi que la nécessité de mettre en place des contrôles de qualité plus stricts pour les dispositifs médicaux implantables.
Le Cabinet est intervenu aux côtés de plusieurs victimes des prothèses PIP pour la reconnaissance de leur droit à indemnisation.
Il est important de rappeler que l'indemnisation des préjudices subis en matière médicale est complexe et nécessite préalablement une expertise médicale qui peut être réalisée par la voie amiable ou judiciaire.